De l'amour, du réel, inventaire à la Caratini!

                   Le Caratini jazz ensemble en concert décentralisé de l'Europa Jazz Festival 2008, à Trélazé

 
Comme l'indique le titre de leur tout nouveau CD " De l'amour et du réel", le Jazz Ensemble de Patrice Caratini ne badine ni avec l'amour de la musique ni avec le respect du réel. Jacques Prévert veille au grain avec eux, étant l'auteur de plusieurs des textes chantés avec énergie, sensualité et talent par Hildegarde Wanzlawe, finistérienne d'origine franco-slovaquo-polonaise admirablement servie par un mini-big-band formé autour du contrebassiste historique de Stéphane Grappelli.
L'Avant-scène de Trélazé (Maine-et-Loire) qui les accueillait en avril dans le cadre de l'Europa Jazz Festival 2008 était à l'exacte mesure sonore de cet ensemble idéal pour un format de salle à dimension humaine. Mieux vaut faire 140 auditeurs heureux que 5750 spectateurs qui n'auront pas tous vu et entendu correctement de tels artistes, quinze avec le régisseur, rivalisant d'intelligence musicale et de sens de l'impro.
Issu d'un répertoire à présent éprouvé puisé parmi les plus beaux morceaux de la chanson francophone réaliste, ce nouveau CD/spectacle itinérant offre à entendre ou redécouvrir "Mon homme" ou '"Mon légionnaire" made in Mistinguett et Piaf, de truculents poèmes de Jacques Prévert, ou encore "Pluie", un subtil a parte guitare-chant-rythmique avec David Chevallier le poitevin d'origine à la six cordes classique - le reste du temps il s'éclate à la guitare électrique couplée à un macbook programmant ses effets spéciaux! Anthologie...
Les souffleux André Villéger, Matthieu Donarier, rémi Sciuto, Claude Egea, Pierre Drevet, Denis Leloup, François Bonhomme, François Thuillier, le distingué pianiste Manuel Rocheman, le batteur Thomas Grimmonprez, le percussioniste Sébastien Quezada et, à la fois ultra économe en notes et ultra efficace en chef d'orchestre, le contrebassiste Patrice Caratini emballent l'ensemble avec amour et efficacité.
Quelque part entre le meilleur de Kurt Weil, celui de "Je ne t'aime pas" version Dietrich, et la magie du couple imaginaire Kosma/Caratini, voici une belle démonstration du vieux postulat suivant : quand y'en a plus, y'en a encore! Le tout enregistré à Brest, au "Vauban" et au pays de la célèbre chanson : "T'en souviens-tu Barbara, il pleuvait sur Brest ce jour-là"... Magique, vous dis-je.
                                                                                                             Jo Gatsby