Par Jo Gatsby
PARIS (en scène)--Lorsque la pianiste Chihiro Yamanaka réinvente "les feuilles mortes" en direct live depuis la scène jazz du Duc des Lombards à Paris, elle y met autant d'âme que Keith Jarrett en son temps lorsqu'il dérangeait Cologne dans une tempête disharmonique.
L'ex lauréate de la Berklee school of music est une bombe, un concentré de styles et d'érudition exploitée de façon subtile, elle atteint le lieu où l'objet musical se mue en féérie, dans un savant dosage de feu et de feeling. Lorsque vous avez en plus l'ex contrebassiste Rémy Vignolo devenu batteur qui restructure à la fpis son jeu et sa carrière de jazzman à ses côtés, cela fuse comme autrefois le Soft Machine itself dans ses meilleurs moments.
La contrebasse de Mauro Gargano achève le boulot. Chihiro est un bloc d'énergie pure, quasi Vanderienne, magma en fusion, rigueur rythmique, créativité déliée à la clé dans "Sing sing sing" comme dans ses autres interprétations. Son trio ne joue pas, il dévale les galaxies entre middle, hard bop, bluesette, ragtime, jazz, hokkaïdo, summum du jazz, tout simplement:-)
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